
Pourquoi mieux manger ?
Les évolutions d’une société, dont la population s’accroît en moyenne de 250 000 à 350 000 habitants par an en France depuis la Seconde Guerre mondiale1 et qui a de moins en moins le temps à passer en cuisine2, ont conduit à la recherche de nouvelles formes d’organisation de l’alimentation. L’industrie agroalimentaire, portée par les progrès techniques et économiques de l’après-guerre, est apparue comme une solution à ces besoins. Mais à quel prix ?
Petit point définition : Les industries agroalimentaires (IAA) correspondent à l’ensemble des entreprises dont l’activité principale relève du secteur des industries alimentaires et de la fabrication des boissons (divisions 10 et 11 de la Nomenclature d’activités françaises (NAF) rév. 2), à l’exclusion de l’artisanat commercial (boucheries, charcuteries, boulangeries et pâtisseries artisanales).3
Parmi les plus grosses IAA en France, on trouve : Lactalis, Bigard, Nestlé, Coca-Cola, Danone.

Et aujourd’hui, les industries agroalimentaires sont bien présentes dans notre alimentation quotidienne. La nourriture transformée représente 25% de nos calories et la nourriture ultra-transformée 30% de nos calories, chaque jour4. Et lorsqu’on analyse les apports journaliers chez les adultes de 18 à 79 ans, principalement en nutriments et acides gras5 :
- Protéines : Elles représentent 16.8% des apports, ce qui est dans la tranche recommandée (entre 10 et 20%)6.
- Glucides : Elles représentent 46.9% des apports, ce qui est dans la tranche recommandée (entre 40 et 55%)6, et on ingère en moyenne 95gr de sucres/jour, ce qui est proche du maximum recommandé (100gr)7.
- Lipides : Elles représentent 33% des apports, ce qui est inférieur au niveau recommandé (35 à 40%)6, dont 8% en acides gras saturés, ce qui est dans le taux recommandé (<12%)8.
- Fibres : L’apport en fibres est de 19.6gr, ce qui est inférieur aux recommandations qui sont de 30gr/jour 9.
- Sel : Les apports en sodium s’élèvent à 3 181 mg/j, ce qui équivaut à 8 g de sel par jour. Il est recommandé d’avoir 2 000 mg/j de sodium (5gr de sel) 10.
Ces chiffres révèlent une alimentation déséquilibrée, où les excès de sucres et de sel contrastent avec le manque de fibres, caractérisée par une forte dépendance aux produits transformés.
Ces déséquilibres nutritionnels observés dans la population française traduisent une évolution plus large de nos habitudes alimentaires, marquée par une consommation croissante de produits transformés et ultra-transformés. Or, plusieurs études scientifiques montrent que cette tendance n’est pas sans conséquence sur la santé.
Une étude française publiée en 2018 dans le British Medical Journal a mis en évidence qu’une augmentation de 10% de la part d’aliments ultra-transformés dans l’alimentation était associée à une hausse d’environ 12% du risque global de cancer, et de 11% pour le cancer du sein 11.
L’année suivante, une étude du même registre a observé une relation similaire avec les maladies cardiovasculaires : chaque hausse de 10% de ces produits dans le régime augmentait d’environ 12% le risque de développer une pathologie cardiaque ou cérébrovasculaire 12.
Ces résultats ont été corroborés par des travaux plus récents menés sur un large échantillon d’adultes français (European Journal of Nutrition, 2021), montrant que les régimes riches en aliments ultra-transformés étaient associés à une moins bonne qualité nutritionnelle et à un risque cardiométabolique plus élevé 13.
Enfin, une étude expérimentale publiée en 2025 dans Cell Metabolism a démontré qu’une alimentation riche en produits ultra-transformés entraînait une augmentation de l’apport calorique et une altération de marqueurs métaboliques chez les hommes, suggérant des effets directs sur la régulation du métabolisme 14.
Dans l’ensemble, ces résultats ne permettent pas d’établir une causalité stricte, mais ils convergent pour indiquer qu’une consommation régulière et importante d’aliments ultra-transformés pourrait contribuer au développement de maladies chroniques, notamment cardiovasculaires, métaboliques et certains cancers. Ils invitent ainsi à repenser la place de ces produits dans notre alimentation quotidienne et à encourager la consommation d’aliments bruts ou peu transformés, dans une optique de prévention et de santé publique.
L’objectif de ce site est de vous accompagner dans votre transition vers une alimentation plus saine tout en limitant les contraintes liées aux besoins de la société.
- Insee, 2025, Composantes de la croissance démographique ↩︎
- Insee, 2015, Cinquante ans de consommation alimentaire : une croissance modérée, mais de profonds changements ↩︎
- Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, 2024, Le panorama des industries agroalimentaires ↩︎
- Nutrients, 2021, Consommation d’aliments ultra-transformés et son association avec les caractéristiques sociodémographiques et la qualité de l’alimentation dans un échantillon représentatif d’adultes français ↩︎
- ANSES, 2017, Étude individuelle nationale des consommations alimentaires 3 (INCA 3) ↩︎
- ANSES, 2016, Actualisation des repères du PNNS : élaboration des références nutritionnelles ↩︎
- ANSES, 2017, Avis de l’Anses relatif à l’établissement de recommandations d’apport en sucres ↩︎
- ANSES, 2015, Apports en acides gras de la population vivant en France ↩︎
- CERIN, 2017, Références nutritionnelles en protéines, lipides, glucides et fibres ↩︎
- OMS, 2022, 5 recommandations pour réduire la consommation de sel et ainsi vivre plus longtemps et en meilleure santé ↩︎
- BMJ, 2018, Consumption of ultra-processed foods and cancer risk: results from NutriNet-Santé prospective cohort ↩︎
- BMJ, 2019, Ultra-processed food intake and risk of cardiovascular disease: prospective cohort study (NutriNet-Santé) ↩︎
- European Journal of Nutrition, 2021, Contrary to ultra-processed foods, the consumption of unprocessed or minimally processed foods is associated with favorable patterns of protein intake, diet quality and lower cardiometabolic risk in French adults (INCA3) ↩︎
- Cell Metabolism, 2025, Effect of ultra-processed food consumption on male reproductive and metabolic health ↩︎